Le week-end écoulé les artères de la capitale gabonaise ont été secouées par l’opération « coup de poing » mise en place par la Gendarmerie nationale. Plus de 400 interpellations ont eu lieu dont, la majorité étaient des cas de violation du couvre-feu. Si ces mesures ont pour objectif d’assurer la sécurité des personnes et des biens, il n’en demeure pas moins que les méthodes drastiques employées par les forces de l’ordre sont jugées trop radicales par les populations.
Depuis plus d’un an, les militaires au pouvoir, ont décrété le couvre-feu sur toute l’étendue du territoire national. S’il y avait eu un allègement, les heures d’interdiction de circuler sont revenues à la tranche 00h00 – 05h00 durant la période du référendum constitutionnel. Une mesure qui était censée durer « toute la période du processus électoral », avant de repasser à la tranche 02h00 – 05h00. Pourtant, malgré le fait que la Cour constitutionnelle ait publié les résultats définitifs de cette consultation le 29 novembre dernier, rien n’a changé.
L’opération “coup de poing” entamée par la Gendarmerie nationale (GENA) ce week-end a eu l’effet escompté par les autorités. Plus de 400 individus interpellés, certains en flagrant délit de braquage, d’autres pour détention d’armes blanches et de cannabis. La plupart ont cependant été arrêtés pour violation du couvre-feu.
Bien que les services de patrouilles de la GENA s’engagent dans leurs missions à faire appliquer les lois et réglementations en vigueur, ces arrestations ont suscité un tollé et le ras-le-bol des populations. Il est reproché aux forces de l’ordre un excès de zèle mais aussi, l’absence de pédagogie lors de leurs différentes interventions.
Des arrestations durant lesquels plusieurs voient leurs cheveux rasés et leurs visages exposés sur les réseaux sociaux et dans les médias, en violation de leurs droits. Aux termes de la Constitution de 1991 encore applicable jusqu’à l’entrée en vigueur de la nouvelle loi fondamentale votée en novembre dernier; nul ne peut être humilié, maltraité ou torturé, même lorsqu’il est en état d’arrestation ou d’emprisonnement (Article premier).
Michael Mengoué
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