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Référendum 2024 : 46,46% d’abstention, le chiffre qui fait tâche

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Les résultats officiels du référendum 2024 sont connus depuis dimanche soir. Sur 868.115 inscrits, seulement 463.066 gabonais ont voté, soit un taux d’abstention de 46,46%. Des chiffres qui peuvent traduire le désintérêt des populations gabonaises pour ce scrutin et mettre en lumières bien d’autres réalités.

Bien que le OUI l’ait emporté à 91,8% pour le plus grand bonheur de ses partisans, le taux d’abstention au référendum constitutionnel du 16 novembre dernier reste inquiétant. Rien que dans la province de l’Estuaire, sur 325.763 inscrits, seulement 145.074 ont fait le déplacement des bureaux de vote pour exprimer leurs suffrages. Une tendance observable dans presque toutes les provinces du pays. À l’étranger, le schéma est le même. Sur 15.217 inscrits, juste 4.845 personnes ont voté.

« Cette forte abstention, dans un contexte où le coup d’État avait suscité tant d’espoirs, est l’expression d’un désenchantement profond. Elle traduit la frustration de voir que le PDG (Parti démocratique gabonais, ndlr), au lieu de disparaître, continue de peser sur le destin de la nation », a déclaré Me Ange Kevin Nzigou, secrétaire exécutif du parti Pour le Changement et soutien du OUI.

L’abstention peut également être expliquées par plusieurs autres faits. Les électeurs n’ont pas pu voter avec les récépissés de carte nationale d’identité, dans un pays où la plupart vit sa pièce d’identité, malgré le début récent de la carte nationale d’identité électronique. D’autres électeurs n’ont pas pu modifier leur centre de vote, pour accomplir leur devoir civique dans la localité où ils séjournent actuellement. Sur ce fichier électoral, plusieurs personnes ont perdu la vie et d’autres, habitués aux anciennes pratiques, ont espérer en vain être transportés dans l’intérieur du pays pour voter. Autant de raisons qui peuvent expliquer la situation décriée.

Lors du référendum de juillet 1995, le deuxième de l’histoire du pays, le taux de participation s’élevait à 63,45 %, soit un taux d’abstention de 36,55%. Les électeurs s’étaient prononcés à 96,48% en faveur d’une modification de la Constitution, pour permettre la ratification des « accords de Paris » conclus en septembre 1994 par le pouvoir et l’opposition.

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