L’ancien Premier ministre de la Transition et figure de l’opposition, Raymond Ndong Sima, est sorti de son silence pour répondre aux propos tenus par le vice-président de la République, Séraphin Moudounga, à son encontre. Dans sa déclaration tenue ce 03 octobre, il a dénoncé ce qu’il qualifie « d’accusations infondées » et a livré son analyse du processus électoral qui, selon lui, a montré de graves insuffisances.
Réagissant aux critiques du vice-président qui l’accusait d’inciter à la haine et de tenir des propos à connotation tribale, Raymond Ndong Sima a tenu à clarifier sa position. « J’ai relu attentivement le texte que j’ai publié. J’y ai relevé des constats généraux : la composition des bureaux de vote, l’absence de scrutateurs de tous les partis, la transhumance des électeurs et l’absence de sincérité des listes électorales. Je n’y ai trouvé aucune attaque personnelle ni incitation à la violence », a-t-il affirmé.
Pour lui, les accusations de tribalisme portées par
Un regard critique sur le scrutin
Au-delà de cette passe d’armes politique, Raymond Ndong Sima a livré une analyse sévère sur les élections législatives et locales tenues le 27 septembre dernier. Selon lui, leur préparation et leur déroulement ont été « déplorables ». Il rappelle que même le chef de l’État avait exprimé ses inquiétudes avant le scrutin et donné des instructions pour corriger les manquements, en vain.
« De la composition des bureaux de vote au déroulement de la journée électorale, tout a porté atteinte à l’équité, à la transparence et à la crédibilité du processus » , a-t-il dénoncé. L’ancien Premier ministre pointe également l’usage massif des procurations et les pratiques de propagande assimilant le vote à un soutien direct au président de la République.
Pour Ndong Sima, ce scrutin rappelle les dérives qui avaient conduit à l’intervention des militaires en 2023. « Continuer ce processus, c’est donner une prime à la fraude », a-t-il martelé, appelant le président à « tirer les conséquences » en annulant purement et simplement ces élections et en lançant des enquêtes pour identifier les responsables.
Malgré ses critiques, Raymond Ndong Sima se défend de toute opposition frontale au chef de l’État. Il rappelle avoir soutenu la transition et affirme maintenir ce soutien, tout en insistant sur sa loyauté envers les principes qui ont animé le combat pour le changement. « Dire que la fraude est inacceptable n’est pas s’inscrire dans l’opposition. C’est rester fidèle aux valeurs républicaines », conclut-il.
Michael MENGOUE
COMMENTS