Bientôt deux ans que les populations gabonaises font face aux délestages de plus en plus récurrents de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). Malgré les actions des autorités pour améliorer la qualité des équipements très vétustes de la société, on observe au contraire une amplification des coupures. Face à cette situation, le gouvernement demeure en quête de solutions.
Placée en administration provisoire, la Société d’énergie et d’eau du Gabon est sous pression depuis plusieurs mois. Handicapée par plusieurs maux, l’entreprise peine à sortir la tête de l’eau. En effet, la société est dans l’incapacité de fournir de l’eau et l’électricité continuellement sur l’ensemble du territoire national. De ce fait, elle a mis en place un programme de délestage rotatif dans le grand Libreville uniquement. Cet emploi du temps de la gêne n’est même pas respecté.
Une gestion financière catastrophique
En 2019 un audit a révélé que 475 milliards étaient nécessaires pour renouveler les investissements de la SEEG, laquelle avait plus de 250 milliards de dettes de fournisseurs et à laquelle l’État, premier client, devait plus de 72 milliards de FCFA.
À cela s’ajoutent les nombreux scandales financiers. Une enquête diligentée par les militaires au pouvoir a révélé un vaste réseau de détournement des recettes de la société par ses partenaires. Ceux-ci avaient installé un réseau parallèle de vente des tickets prépayés d’électricité, entraînant d’énormes pertes financières pour l’entreprise.
Cependant, en septembre 2024, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) annoncé la mobilisation de 100 milliards de FCFA pour subvenir aux besoins urgents de la SEEG. Plusieurs actions avaient aussi été menées en amont de cette dotation, à savoir : la refonte de l’organisation, dotations diverses, forages industriels, centrale flottante, entre autres. À cet effet, plusieurs gabonais s’interrogent au regard des irrégularités de l’entreprise.
Des solutions en étude
Face aux coupures intempestives que subissent les gabonais ces derniers jours, le Chef de l’État a discuté le 03 février avec les acteurs de ce secteur. Plusieurs pistes de solutions ont été étudiées telles que le renouvellement et la maintenance des équipements techniques, ainsi que la mise à contribution dans l’urgence d’une structure dédiée, qui aura pour mission de faire un appoint afin de combler le gap dans la fourniture en électricité à travers la capitale. A long terme, la construction du grand barrage de Booué permettra d’améliorer la fourniture en énergie.
Préoccupé par la gêne occasionnée dans les ménages par ces délestages récurrents, le Président de la Transition a insisté sur la nécessité et l’importance de couvrir les besoins des populations en eau et en électricité et instruit le membre du gouvernement de trouver des solutions fiables et pérennes afin de résoudre définitivement cette crise.
Michael Mengué
COMMENTS