Il y a quelques jours dans un village de Ntoum, des malafoutiers (producteurs de vin de palme) ont été réunis. Les principaux objectifs de l’initiateur du rassemblement, Charles Oliva Mondjo : valoriser l’activité et sensibiliser sur la nécessité de reboiser.
Les malafoutiers ont été de tous temps présents dans la vie des gabonais, férus de vin de palme. Ils pratiquent l’abattage des palmiers et l’extraction du liquide tant prisé, pour la consommation familiale ou la commercialisation. Grâce à la vente de cette boisson, de nombreuses personnes, hommes comme femmes, ont réussi à se réaliser et à subvenir aux besoins des leurs. Pour les honorer, Charles Oliva Mondjo, devenu bienfaiteur dans le 2ème arrondissement de la commune de Ntoum depuis quelques semaines, a décidé de les rassembler.
La rencontre a eu lieu au village Edoum Assi, PK33, sur l’ancienne route. Après leur avoir offert « le kit du malafoutier » (une machette, un couteau, une lime, un tube d’insecticide, un bidon de 20 litres et un kilogramme de bois amer), M. Mondjo a décliné son message. « Il est vrai que les palmiers arrivent à se replanter sans l’action de l’homme, mais c’est souvent de manière dispersée. Ce que je suis venu vous proposer c’est le reboisement systématique. Dès que vous abattez un palmier, replantez directement. Cela vous évitera dans 3 ans d’aller trop loin pour en chercher, puisque vous avez eu le réflexe de le faire proche de chez vous« , a déclaré l’habitant de Nkoltang rails.
Au-delà de cette action individuelle de semailles, le mécène pense à une organisation plus forte de ces malafoutiers. « Les vins de Bordeaux que nous buvons jusqu’ici sont des productions des plantations des européens. Pour un reboisement plus structuré, nous pouvons nous fédérer et appeler l’État à nous accorder des forêts communautaires. Nous commencerons dans notre arrondissement, mais le but est d’étendre cela à tout le Gabon« , a-t-il martelé.
Charles Oliva Mondjo a entraîné des enfants à cette manifestation, dont les siens, afin qu’ils comprennent l’importance du palmier à huile et celle du reboisement. Il a d’ailleurs procédé aux semailles d’un arbre, avant de laisser le soin à ces petits d’en planter un autre. « Sans palmier, il n’y a plus de nyembwè, plus de vin de palme. Il y a même moins de vers à soie et de champignons« , a indiqué M. Mondjo aux jeunes apprenants de circonstance.
Michael MENGOUE
COMMENTS