Sous les ors feutrés de la République, l’Union Nationale Initiale (UNI) a signé ce dimanche 03 août sa disparition dans le paysage politique en officialisant sa fusion-absorption avec l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), un parti ouvertement aligné sur la majorité présidentielle. Cette manœuvre, présentée comme un « rapprochement de convictions », soulève pourtant des interrogations sur la multiplication des ralliements d’intérêt au pouvoir en place.
L’acte a été entériné par le Secrétaire Général de l’UDB, Mays Mouissi, et le président de l’UNI, Paul-Marie Gondjout, lors d’une cérémonie conjointe. Officiellement, il s’agit d’un mariage politique fondé sur « des valeurs communes » et une volonté de « construire un Gabon plus fort ». Mais dans les coulisses, beaucoup y voient surtout une stratégie d’alignement visant à obtenir plus de visibilité, de postes ou de faveurs au sein des institutions dirigées par le pouvoir actuel.
Une tendance qui se généralise
Depuis l’arrivée du Président Brice Clotaire Oligui Nguema à la tête de la Transition, plusieurs formations politiques dites de l’opposition se montrent de plus en plus enclines à se rapprocher du camp présidentiel. La dynamique de « fusion » ou « soutien critique » est souvent motivée par un désir à peine voilé de s’installer dans les arcanes du pouvoir, au risque d’éroder les fondements d’un véritable pluralisme démocratique.
À travers ce ralliement, Paul-Marie Gondjout, longtemps perçu comme une voix indépendante, franchit un pas décisif, que certains observateurs décrivent comme un abandon de l’esprit critique au profit d’une intégration confortable dans le giron du pouvoir.
Le prix de l’influence
Alors que le pays se prépare à des élections locales et législatives cruciales, les partis politiques redoublent d’efforts pour s’assurer une place sur l’échiquier du pouvoir. Mais ces alliances « d’intérêt » posent la question de la sincérité de l’engagement politique : s’agit-il encore de défendre une vision de société ou simplement de s’assurer une part du gâteau ?
Dans ce paysage en recomposition, les électeurs risquent de perdre leurs repères face à des formations politiques de plus en plus perméables aux logiques d’allégeance. À force de vouloir plaire au pouvoir, certains partis finissent par diluer leurs propres convictions.
Michael MENGOUE
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