Le gouvernement gabonais a décidé de passer à l’action pour protéger et valoriser le commerce de proximité. Lors du Conseil des ministres tenu le 12 août, l’exécutif a adopté un ensemble de mesures visant à réserver l’exercice de certains métiers exclusivement aux citoyens gabonais.
Depuis plusieurs années, de nombreux acteurs économiques dénoncent l’absence de contrôle et la présence massive d’opérateurs étrangers dans des segments censés être accessibles aux Gabonais en priorité. Cette concurrence, souvent informelle, a fragilisé de nombreux commerces locaux, entraînant pertes d’emplois et baisse de revenus.
Cette réforme s’inscrit donc dans une vision globale : renforcer la souveraineté économique du pays et offrir aux Gabonais, en particulier aux jeunes et aux femmes, des opportunités d’entreprendre dans des secteurs à forte valeur sociale et économique. Le commerce de proximité, vente au détail, services de quartier, petits ateliers, représente pour beaucoup un premier pas vers l’autonomie financière et la création d’emplois locaux.
Le texte adopté ne se limite pas au commerce traditionnel. Il couvre aussi les secteurs émergents, comme le commerce numérique et l’entrepreneuriat moderne, qui connaissent un essor rapide au Gabon. Parmi les activités désormais réservées aux Gabonais figurent : le commerce de proximité et de détail, les services d’envoi d’argent non agréés, la réparation de téléphones et petits appareils, la coiffure et les soins esthétiques de rue, l’orpaillage artisanal non autorisé, l’intermédiation informelle dans l’achat de récoltes, l’exploitation de petits ateliers et de machines de jeux sans enregistrement.
Par ailleurs, le gouvernement annonce également que ce dispositif réglementaire sera accompagné de mesures d’accompagnement pour les entrepreneurs gabonais : formation, accès facilité au financement, simplification des procédures administratives. À travers ces réformes les autorités veulent protéger les métiers réservés et offrir les moyens aux gabonais de les exercer dans des conditions optimales, tout en garantissant la qualité et la compétitivité de l’offre nationale.
Michael MENGOUE
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