
Poubelle publique du marché d’Agoungou sis au 1er Arrondissement d’Owendo
À l’heure où la Vᵉ République entame son premier véritable cycle municipal, les nouveaux maires héritent d’un chantier colossal, celui de l’insalubrité chronique qui gangrène nos communes. À Owendo, à l’entrée même de la mairie du 1er arrondissement, l’enjeu dépasse la simple collecte des ordures. Il touche à la dignité urbaine, à la santé publique, et à la capacité même des nouvelles autorités locales à incarner le changement promis depuis la transition.
Située aux portes de Libreville, Owendo souffre depuis des années d’un déficit criant d’organisation en matière de gestion des déchets. Quartiers entiers croulent sous les amas d’immondices, et les points noirs se multiplient à mesure que les services de collecte montrent leurs limites. Mais le symbole le plus frappant, presque choquant, se trouve là où l’on s’y attend le moins, à l’entrée même de la mairie du 1er arrondissement.
Une poubelle à ciel ouvert, trônant comme un triste panneau d’accueil pour les administrés, donne d’emblée le ton : comment espérer une commune propre quand l’institution censée montrer l’exemple commence elle-même par exposer les signes de son impuissance ? Cette image est plus qu’une anecdote. Elle incarne la principale contradiction des municipalités, vouloir prôner l’ordre et la propreté sans disposer d’un plan cohérent, ni d’une stratégie visible pour assainir l’espace public.
Les maires face à leurs responsabilités
Les premiers maires de la Vᵉ République n’auront plus l’excuse de l’héritage. Le discours du renouveau appelle des actes forts en rupture avec les anciennes méthodes fondées sur l’attentisme et des interventions ponctuelles, souvent électoralistes, plutôt que structurelles. Dans la gestion des ordures ménagères, ils devront répondre à de nombreux défis notamment : la gestion des déchets, les contrats opaques, le manque de matériel, l’ absence de suivi, l’incivisme etc. Aucune mairie ne pourra réclamer l’ordre tant qu’elle-même tolère des dépotoirs à quelques mètres de ses portes. Nettoyer, assainir, réorganiser les abords des institutions doit devenir un préalable.

La situation à Owendo et cette poubelle exposée à l’entrée de la mairie du 1er arrondissement, est un test politique autant qu’un test de crédibilité. La population n’attend plus des discours, mais un changement visible, tangible, des rues nettoyées, des points d’aisance entretenus, des ordures collectées régulièrement. Cette nouvelle ère municipale sera jugée sur sa capacité à remettre de l’ordre dans un secteur où le chaos est devenu la norme.
Michael MENGOUE

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